Je suis tombé sur un petit article dans le 24h, cette semaine, qui parle des jeunes profs qui décrochent avec même pas 3 ans d'expérience. Il a été écrit par Ghislain Allard, de l'agence QMI, et prend ses sources de Robert Dubois, finissant en doctorat sur l'épuisement professionnel chez les enseignants.
J'ai eu le goût de retranscrire l'article (pris à cette adresse: http://www.24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2010/06/20100609-183912.html ) parce que ma soeur est professeure depuis plusieurs années et je me demandais un peu si elle était témoin de cette situation.
"Ils éclatent en sanglots. Ils veulent réorienter leur carrière. Ils se sentent complètement dépassés par la difficulté de leur emploi. Ils sont de plus en plus nombreux ces jeunes professeurs à décrocher du système scolaire après quelques années d’expérience.
Selon le chercheur Robert Dubois qui termine actuellement un doctorat sur l’épuisement professionnel chez les enseignants, de 20 à 25 % des jeunes professeurs décident de quitter le monde scolaire avec moins de trois années d’expérience.
Selon lui, trois causes poussent les jeunes professeurs à quitter l’école de façon prématurée.
Dans un premier temps, les jeunes enseignants seraient très mal accueillis et intégrés dans les commissions scolaires.
« Parce que le travail est déterminé par ordre d’ancienneté, le jeune professeur se voit attribuer des tâches insensées.
Avec une formation en géographie et en histoire, il doit enseigner l’anglais, le français et les mathématiques à des groupes difficiles, dans des locaux éparpillés dans l’école.
En fait, nous devrions confier ces tâches difficiles aux meilleurs enseignants de l’école. Les jeunes profs sont très bien formés sur le plan de la matière. Par contre, ils ont de la difficulté avec la gestion de classe », soutient M. Dubois, qui est enseignant au secondaire depuis 27 ans.
À temps partiel
Les contrats à temps partiel seraient également problématiques.
« Les jeunes profs arrivent difficilement à une permanence. On les considère comme des bouche-trous. De contrat en contrat, ils se retrouvent un peu partout. Même s’ils ont une tâche à 100 %, on ne les paye pas à 100 %. Ce n’est pas très motivant. Ils n’ont aucun sentiment d’appartenance », déplore le chercheur de l’Université de Montréal.
Finalement, les jeunes enseignants manqueraient d’encadrement.
« Ils ont besoin d’un mentor pour les encourager. Ici, on ne peut pas compter sur les directions d’école, qui sont actuellement débordées par les dossiers qui leur sont confiés.
La gestion des jeunes enseignants, c’est le dernier de leur souci. Ici, on pourrait libérer des profs d’expérience pour accompagner deux ou trois jeunes enseignants », propose M. Dubois.
Violence
Selon lui, outre ces trois causes, les actes de violence ne sont pas étrangers à ce taux de décrochage élevé chez les professeurs. « Des profs à mon école se sont fait menacer de mort par des élèves. Ce n’est pas normal », insiste-t-il.
« C’est très dommage, poursuit le chercheur de l’Université de Montréal. J’ai vu d’excellents jeunes professeurs, très doués, abandonner après un certain nombre d’années. Ils sont partis faire autre chose de plus payant. Ce n’est plus un emploi très valorisant. »"
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5 commentaires:
C'est de plus en plus vrai, malheureusement. Qui plus est, la formation universitaire ne laisse pas entrevoir ce que sera la profession une fois sur le terrain, malgré les stages qui sont toutefois plus longs que "dans mon temps".
Ce n'est pas à l'université non plus qu'on apprend à s'entretenir avec les parents de nos élèves, une partie parfois fort stressante de notre emploi.
Sans parler de la façon dont les médias viennent encore descendre nos revendications sans prendre le temps de donner la parole aux gens qui sauraient les expliquer.
Toutefois, il n'y a rien qui équivaut au regard de 22 petites frimousses curieuses d'apprendre, suspendus à vos moindres paroles, à la satisfaction d'avoir réussi à leur transmettre quelque nouvelle notion, à constater qu'on peut toujours apprendre quelque chose à leur contact. C'est magique et c'est ce qui me donne la motivation de me rendre à mon travail chaque matin! Et oui, vive les deux mois de vacances!
Chris
Tiens, Luc, j'avais jamais remarqué que nous avons tous les deux comme photos de profil de blogue, une photo du chalet de spermatos !
Félix: non, moi c'est une photo spermatos dans notre salon sur Orléans (regarde les "spermatos télé" à droite). :O)
Merci pour ces réflexions fort intéressantes d'un esprit mature qui cherche la liberté.
Oups... Posté dans le mauvais article... Zut ! Désolé. :-(
Claude
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