lundi 31 octobre 2011

SORTIR DE SOI SANS SE BRISER

On entend le train passer dans un cerveau encore jeune, mais contraint dans une pâte visqueuse de Terreur Pure.  L'aide que j'attendais est arrivée, et ça rentre dans le corps comme un autobus dans une rangée d'écoliers traversant la rue.

Je décèle peu à peu ce qui veut prendre ma place.  L'Ombre Noire n'est pas très loin, elle attend derrière mon inconscient et se place déjà pour sauter sur le premier venu.  J'ai vu des choses, aujourd'hui, que je ne croyais pas revoir.  Un miroir placé devant mon esprit, j'ai vu l'enfant-bête, recroquevillé, rongeant ses ongles sales, les blessures du Souffle Furieux sur son corps.  Je ne pouvais pas le rejoindre, ni lui parler.  Je sens que dans ses yeux se noie tout le potentiel qui habite le monde, mon monde.  l'Outre-Monde, cette banlieue décrépite et désuète qui pave mon cerveau.  Des pages de journal volent dans un air smogué.  Des clochards meurent sur le boulevard et un démon marche librement dans les rues, arrachant le coeur des vieillards, des enfants, de tout ceux qui ne peuvent plus.

Une explosion survient, des émotions tempêtent leur place devant un soleil qui ne réchauffe plus.  La confusion fait rage et domine le lot.

Le sommeil du monstre est souhaité, ne pas le réveiller est devenu une tâche ardue...

lundi 15 août 2011

UN DÉBUT D'HISTOIRE

Le fleuve coule. Toujours tranquille, toujours vide d'émotions. L'appétit du temps ne lui vient pas: il est toujours autre. Il n'y a que ceux qui l'habitent qui ne changent presque pas. Ils voguent dans des relents de pourriture, ne chantent que pour oublier leurs soucis trop lourds, habités eux-mêmes par les fantômes de leurs souvenirs qui, eux, ne changent pas.

Je regarde le tout et me pose cette question existentielle: qu'y a-t-il au-delà de la souffrance de se sentir mourir seconde après seconde?

jeudi 28 juillet 2011

SUR LA RÉGRESSION DE L'ESPRIT

Ces temps-ci, j'essaie de faire plein de trucs pour réussir à bouger.  Je me suis inscrit au gym, je tente de faire publier mon premier roman, j'ai déménagé.  Mais en même temps, je sens mon esprit m'échapper de plus en plus vers je ne sais trop quoi, comme s'il avait décidé de ne plus m'appartenir.

J'oublie trop de choses.  Ma mémoire à court terme est de pire en pire.  Je déconnecte constamment.  Trop souvent.  Des fois, ça m'empêche de travailler convenablement.  Dès que j'ai une conversation de plus de 5 minutes avec quelqu'un, je deviens fébrile, et ça m'est arrivé quelques fois de demander à mon interlocuteur ce que je venais juste de dire.

Bref, j'ai l'impression de me sentir comme je me sentais dans les premiers mois après la mort de Julie, mais en étant tout de même beaucoup plus en forme.  Peut-on appeler ça une régression ou autre chose?  Un burnout?  Une dépression?  Une écoeurantite de tout?

J'ai quand même des highlights dans mes journées.  Je ne suis pas déprimé.  Juste neutre.  Sauf à certaines occasions où je ne peux juste pas m'empêcher de sourire.  Quelque chose en moi veut vraiment sortir et prendre la place de ce que je suis présentement et je ne souhaite rien de plus que ça arrive.

Le hic, c'est que je ne peux plus le faire tout seul.  J'ai atteint un mur d'action et beaucoup trop de choses me retiennent de leurs mains d'acier.

Alors cet été, j'ai marché sur un préjugé que j'ai depuis l'adolescence et j'ai demandé de l'aide.

Je suis en attente.

Pas pour longtemps, je pense.

jeudi 9 juin 2011

SUR LES LECTEURS DE PARIS MATCH

Faut-il être gonflé d'un orgueil dangereux pour penser que les accidents n'arrivent qu'aux autres quand on est rendu à 60 ans...

vendredi 6 mai 2011

UNE QUESTION DE...

... de mettre ses énergies à la bonne place, ce que je n'ai vraiment pas fait ces derniers mois. Hier était la dernière journée au travail d'une magnifique femme dont je suis tombé amoureux et ç'a été une grossière erreur de mettre mon énergie à lui montrer mon intérêt.  Ça a été le malaise jusqu'à la fin, même l'au revoir.  Finalement, ça risque de me faire le plus grand bien, son départ. Mon coeur ne se déchirera plus chaque fois que je vais la voir, pour commencer. Mes émotions sont très éclectiques, ces temps-ci.  Je vis de grandes peines et de petites joies, toujours sur le banc de l'observateur...

l'observation fait mal, ces temps-ci, sans doute parce que je suis très mal assis...

Je suis mon anthropologue personnel. Je ressens ce que mon Autre ressent et tout semble encore nouveau. Que se passe-t-il dans ce crâne vieillissant...?

lundi 2 mai 2011

Le temps rattrape le temps... et l'envoie dans les cordes

Le deuil est un combat de tous les jours... Combat contre le temps, contre soi-même et contre les souvenirs.  C'est aussi un combat pour ne pas oublier, ce que j'ai de la difficulté à faire depuis deux ans.

Ma mémoire flanche, ma concentration diminue de jour en jour.  J'ai de la difficulté à entretenir un conversation plus que 10 minutes.  Après ce temps, j'ai des fourmis dans les doigts, je commence à être étourdi et ma vision se dédouble.  L'oubli est une chose atroce.  Oublier sa vie, mais aussi oublier de vivre.

Je viens de voir un épisode de Scrubs où l'un des personnages perd son frère atteint de leucémie.  Il n'arrive pas à se faire à l'idée et on le voit accompagné de ce frère tout au long de l'émission, alors qu'il est mort.  Il est difficile de concevoir un tel événement, même s'il se produit devant nous.  On ne veut pas laisser partir l'être aimé, parce que si on le fait, on accepte l'idée qu'on ne reverra plus jamais cette personne, qu'on ne pourra plus la toucher, sentir son parfum, la regarder dans les yeux, rire ou pleurer en sa compagnie.

Ce qui me ramène à ce que j'ai vécu avec Julie.  J'en ai parlé un peu avec un ami hier, et aujourd'hui, il y a cet épisode où le personnage prend finalement conscience, à la fin, qu'il ne va pas à l'anniversaire de son fils, mais à l'enterrement de son frère.  Ça a fessé comme un coup de bâton de golf dans les couilles.  Seulement, je semble encore totalement détaché des émotions que je ressens, comme si deux personnes habitaient mon corps: celui qui souffre toujours, et l'autre qui observe froidement comment la réaction évolue dans le système.  Je suis ce deuxième, ces temps-ci.  Et je ne sais pas comment retourner vers l'autre, ni comment l'aider à mieux se sentir.  Je vogue tout simplement dans le temps, blasé du murmure de la ville, en proie à une torpeur morbide accentuée par la douleur physique.  Prisonnier d'une toile d'araignée faite de barbelés, j'arrête de me débattre pour un temps, juste pour voir la grosseur de l'araignée prête à me dévorer vivant.

C'est un peu pourquoi j'ai écrit ce poème.

Je sais qu'il ne faut pas laisser la pourriture s'installer.  Sait-elle qu'elle n'est pas la bienvenue ici?  Je vais devoir lui dire ma façon de penser, mais pour le moment, il y a une brèche dans la coque, l'abordage a mal commencé.

vendredi 25 mars 2011

Bientôt prêt... à casser une vitre!

Dernière étape avant d'envoyer mon manuscrit dans plein de maisons d'édition: rencontre avec ma cousine Caroline pour une discussion de dernière minute sur le texte.  Après ça, des tonnes de copies à sortir, parce que les éditeurs manquent d'argent pour sortir les textes sur papier ou sont restés vieux-jeu.  Bref, le livre va sans doute me coûter en copies ce qu'il m'aurait coûté si je l'avais auto-produit.  Bah, pas grave! J'ai toujours rêvé d'être publié chez Alire.

Il me tarde de pouvoir envoyer le tout.  Surtout qu'en ce moment, je sens une stagnation dans mon système (comme si j'attendais quelque chose qui n'arrivera jamais), qui le cristallise et l'empêche d'exister convenablement. Un vide qui s'agrandit de plus en plus et qui attend juste que je saute dedans à pieds joints.

C'est probablement associé à d'autres événements qui se passent dans ma vie, aussi...

Toujours est-il que, en impulsif émotif que je suis, j'ai finalement décidé de garder mes trucs pour moi.  De toute façon, la vie vaut plus la peine d'être vécue sans le braillage incessant qui sort de ma bouche, et ceci inclus ma vie aussi. :O)

Les gens autour de moi vivent aussi des choses - belles ou moches - et on dirait que j'avais complètement perdu l'intérêt.  Pas que je m'en foutais, au contraire, mais c'est surtout qu'une déconnexion s'est opérée au fil des dernières années.  Autant que je peux être encore plus sensible aux choses qui m'arrivent, autant le suis-je moins à ce qui se passe autour de moi.

Une cloche sonne dans mon crâne.  À quoi bon exister pour soi-même?  La satisfaction personnelle est une chose, mais réussir à rendre les autres heureux est, d'après moi, la plus belle chose qui existe.  Les gens qui m'entourent en sont capables, je suis heureux en leur compagnie.  Mais d'une façon qui n'était pas la mienne avant... Celle qui passe au travers du corps et qui rayonne, mais qui fatigue le cerveau.  Un être qui passe son temps seul et dans sa tête doit réapprendre à parler, comme qui dirait.

Le chemin est encore long vers moi-même.  Surtout que j'ai l'impression de de reculer ou de monter au lieu d'avancer.  Mais c'est peut-être ce qu'il faut que je fasse, aussi.  Ne pas suivre le même chemin que les autres...

Des castors rongent un frein et s'habillent en Père Noël. S'arracher le coeur est sans doute la solution au problème...

jeudi 17 février 2011

COCO'S ULTIMATE COLLECTION!

Profitons-en pendant que les Grammies viennent de finir!

Je vous dévoile "COCO'S ULTIMATE COLLECTION" en 8 volumes!!!  Une playlist de bestov personnels engraissée par quelques années d'écoutage de musique.  Pas tout à fait exhaustive, par contre, mais pour ceux qui veulent découvrir quelques groupes (certains reviennent sur quelques disques), c'est un excellent début.  ça part des années 60 jusqu'en 2010!

CD 1
  1. La nuit je mens (Alain Bashung)
  2. House Of Cards (Radiohead)
  3. My Window (The Residents)
  4. Jaher (Skinny Puppy)
  5. Going On (Gnarls Barkley)
  6. The Sound Of Musak (Porcupine Tree)
  7. Cigarettes, Wedding Bands (Band Of Horses)
  8. Paranomia (The Art Of Noise)
  9. Final Solution (Peter Murphy)
  10. Soul On Ice (Yello)
  11. Cars (Gary Numan)
  12. [Hidden Track] (She Wants Revenge)
  13. From Rags To Riches (The Blue Nile)
  14. Machine Gun (Mano Negra)
  15. Lights (Interpol)
CD 2
  1. Hardset Head (Skinny Puppy)
  2. 1984 (David Bowie)
  3. When Anger Shows (Editors)
  4. Safe Without (Interpol)
  5. Toxicity (System Of A Down)
  6. Indios de Barcelona (Mano Negra)
  7. Ingenting (Kent)
  8. Pyramid Song (Radiohead)
  9. Twist (Tones On Tail)
  10. A Mirror Without (Royal Wood)
  11. The First Stone (Peter Murphy)
  12. A Certain Shade Of Green (Incubus)
  13. All Of The Ways (Interpol)
  14. From The Ritz To The Rubble (Arctic Monkeys)
  15. Summer Well (Interpol)
  16. I'll Be There For You (The Rembrandts)
CD 3
  1. Kingdom's Coming (Bauhaus)
  2. Soldier Side (System Of A Down)
  3. Moisture (The Residents)
  4. One Step Beyond (Madness)
  5. Norfold Coast (The Stranglers)
  6. Keys Of Life (Klaus Nomi)
  7. Slowly (Amon Tobin)
  8. « The Order Of Death » (Public Image Ltd)
  9. Juliet (Royal Wood)
  10. La fuite (Karkwa)
  11. Synesthesia (Porcupine Tree)
  12. The Holy Egoism Of Genius (The Art Of Noise)
  13. Create And Melt (Dalis Car)
  14. Radioactivity (Kraftwerk)
  15. No Search For Us (Trisomie 21)
  16. All Of The Ways (Interpol)
CD 4
  1. Mope (Bloodhound Gang)
  2. Who Killed Mr Moonlight (Bauhaus)
  3. Memory Serves (Interpol)
  4. Better (OSI)
  5. Programmed (Archive)
  6. Success (Interpol)
  7. Slow Burn (David Bowie)
  8. Becoming Insane (Infected Mushroom)
  9. Grapevine Fires (Death Cab For Cutie)
  10. Meet Me In Hong Kong (Plajia)
  11. Ode To LRC (Band Of Horses)
  12. Run (Vampire Weekend)
  13. No New Tale To Tale (Love & Rockets)
  14. North Winds Blowing (The Stranglers)
CD 5
  1. Crashed (David J)
  2. Chronologie 4 (Jean-Michel Jarre)
  3. Angel (Massive Attack)
  4. David Makalaster (Les Claypool's Frog Brigade)
  5. Barricade (Interpol)
  6. Loom Of The Land (Nick Cave & The Bad Seeds)
  7. Lost Control (The Stranglers)
  8. The Line Between The Devil's Teeth (Peter Murphy)
  9. Dead Finks Don't Talk (Brian Eno)
  10. Love Crimes (Moonspell)
  11. Dog Eat Dog (Weird Al Yancovic)
  12. The Grand Vizier's Garden Party (extrait) (Pink Floyd)
  13. Leif Erikson (Interpol)
CD 6
  1. Subway (Peter Murphy)
  2. This Vicious Cabaret (David J)
  3. Du Var Min Armé (Kent)
  4. That Boy Could Dance (Weird Al Yancovic)
  5. So Easy (Röyksopp)
  6. Eastern Bloc (Thomas Dolby)
  7. The Funeral (Band Of Horses)
  8. Goldrush (Yello)
  9. MK Ultra (Muse)
  10. Country Mile (Clinic)
  11. Watchful Elms (Grim Skunk)
  12. Vitr v Mracich (Pluto)
  13. Le soupir du monde (Arman Méliès)
  14. Honeymoon Croon (Bauhaus)
  15. Planet Claire (The B-52's)
  16. Rain (Tones On Tail)
CD 7
  1. Nothing (René Halkett & David J)
  2. The Undoing (Interpol)
  3. Un jeu d'enfant (Charles de Goal)
  4. Dirt Room (Blue October)
  5. Performance (Tones On Tail)
  6. Man Next Door (Massive Attack)
  7. Always Malaise (The Man I Am) (Interpol)
  8. Gut Feeling (Devo)
  9. Nude (Radiohead)
  10. 2000 Light Years From Home (The Rolling Stones
  11. Speed Of Sound (Coldplay)
  12. You've Been Around (David Bowie)
  13. Young Folks (Peter Bjorn & John)
  14. Squeeze Please (Yello)
  15. Samuel Hall (Alain Bashung avec Rodolphe Burger)
  16. It Could Be Sunshine (Love & Rockets)
  17. Black Stone Heart (Bauhaus)
CD 8
  1. Mr Bee's Bumble (The Residents)
  2. Some Riot (Elbow)
  3. Wearing A Raincoat (They Might Be Giants)
  4. Uniform (Bloc Party)
  5. Sympathy For The Devil (The Rolling Stones)
  6. La Façade (Karkwa)
  7. Evil Devolution (Ayreon)
  8. See The Devil In Me (Trisomie 21)
  9. Sex Dwarf (Soft Cell)
  10. White Shadows (Coldplay)
  11. Back In The Moors Of Mars (Grim Skunk)
  12. King Volcano (Bauhaus)
  13. Passive Aggressive (Placebo)
  14. Goddess On A Highway (Mercury Rev)

samedi 15 janvier 2011

FINALEMENT

Oui, finalement, mon roman, "Le Dernier Soupir", est terminé.  Pas comme je le prévoyais, mais terminé tout de même.  Je pense que certains des personnages se sont écoeurés et voulaient passer à autre chose.  Moi aussi, d'ailleurs.  Après 12 ans de recherches personnelles, de travail sur moi-même et d'acharnement pour sortir ce que j'avais à sortir de cette boite crânienne, le résultat est là, devant moi, et j'en suis content.

Ce roman n'est pas une histoire.
Ce roman n'est pas un vrai roman.
Ce roman est une oeuvre poétique.
Ce roman est le résultat d'une réflexion sur la forme qui n'est pas une forme.
Ce roman est une autobiographie des 12 dernière années de ma vie.

Ce roman est la reconnaissance d'un Moi profond perdu derrière un nuage de crispations et de questionnements.  Une fois ces questionnements résolus ou tassés, il reste la fin, et un dernier questionnement: est-ce que ça finira un jour?  Chacun des personnages évolue, devient quelque chose de laid pour redevenir quelque chose de plus beau, plus serein.  Chacun des personnages est le côté différent d'une seule et même entité, ils tournent autour du Moi et provoquent des catastrophes afin de faire réagir.  La réaction se fait parfois tarder, on n'est pas tous aussi réveillé que certains.  Une chasse aux trésors à l'intérieur de mon cerveau qui aboutit à un chaos contrôlé par un pseudo dieu volcan, une figure de père plus ou moins là, mais tout de même réconfortante à côté de la première qui flotte tout simplement comme une ombre tout au long du livre: jamais présente, mais toujours dans la tête, à ronger les derniers vestiges d'identité du(des) personnage(s) principal(aux).

Et qu'en est-il du rêve, à la fin.  On l'a perdu, on ne veut plus rien savoir.  Laissons-le croupir dans son froid, les rêves finissent toujours par être abusés, de toute façon.  Dreams are fading slowly, dans l'oubli cruel et gras of a madman's soul...

mercredi 12 janvier 2011

IL FUT UN TEMPS...

Ça fait un bail, encore une fois.  Je n'ai rien eu à dire dans la dernière année, mis à part un mal insidieux qui a finalement pris la fuite au tournant de l'année.  La re-rencontre d'une personne de mon entourage m'a quelque peu aidé, aussi, même si je ne sais pas trop ce qui va se passer avec ça pour le moment.  Les jours me le diront!

Bref, une nouvelle année commence et je suis de nouveau moi.  Un moi toujours aussi étrange, mais peut-être plus là.  Essayons-le.  Le vide m'habite encore, celui qu'on veut remplir de n'importe quoi, mais qui ne se remplit que d'une seule chose qu'on n'arrive pas à trouver.  La Vie n'entend que le chant des jours.  Il fut un temps où je me disais tout connaître de l'amour et des humains.  Il n'en est rien.  C'est en se découvrant soi-même qu'on se rend compte de la diversité de la vie, la beauté d'une couleur ou l'enchantement d'un visage.  Les années s'enfoncent plus à chaque seconde, mais il faut vivre d'autant plus.  J'ai passé les trente premières années de ma vie à voguer au gré du temps, à ne pas savoir quoi faire de ma vie.  J'en suis au même point aujourd'hui, mais avec quelque chose de plus : la connaissance du passé.  Et une volonté de plus d'avancer vers un but, reste à savoir lequel.  Imaginons que ça se trouve en cours de route, ça occasionne moins de stress.

En ce moment, je réfléchis à une vitesse démesurément lente.  Des particules mortes flottent dans mon cerveau et seront évacuées d'ici peu par la terminaison nerveuse de mes doigts frappant sur le clavier.  Ces particules sont le flots d'un passé que je dois accepter et embrasser, et par la même occasion embraser et occulter pour que je puisse continuer plus profondément dans le creux de la lumière du monde.  Aucune métaphysique ici, juste la pleine lumière d'un soleil qui mourra dans 5 milliards d'années si tout va bien.  Bref, je suis sur l'écriture d'un roman depuis treize ans et j'entends y mettre un terme très bientôt.  Ce bientôt sera les prochaines semaines, si tout va bien, sinon, la fin de l'année 2011 (pour vrai, cette fois-ci).  Peut-être le terminerai-je aujourd'hui, si la grippe m'inspire au point de délirer assez pour la scène finale qui me pose problème.  Reflet propre d'un chapitre important de ma vie qui s'est terminé en 2010.

Le deuil est une idée lourde à porter, mais nécessaire.  La mort se fait de plus en plus fréquente à mesure qu'on vieillit et même si ce que j'ai vécu fut un véritable cauchemar, une multitude d'autres personnes le vit encore aujourd'hui.  Chaque jour apporte une catastrophe inimaginable au yeux d'un observateur précis.  Je n'ai pas le choix de vivre le reste de mes jours avec cette catastrophe dans le coeur, mais la métamorphose qui se produit depuis, dévastatrice au départ, m'apparaît comme une rayon de lumière en ce moment.  Utilisons cela pour vivre, au lieu de partir à la dérive des continents.

Ça ne veut pas dire que mon roman finira bien, par contre...