vendredi 6 mai 2011

UNE QUESTION DE...

... de mettre ses énergies à la bonne place, ce que je n'ai vraiment pas fait ces derniers mois. Hier était la dernière journée au travail d'une magnifique femme dont je suis tombé amoureux et ç'a été une grossière erreur de mettre mon énergie à lui montrer mon intérêt.  Ça a été le malaise jusqu'à la fin, même l'au revoir.  Finalement, ça risque de me faire le plus grand bien, son départ. Mon coeur ne se déchirera plus chaque fois que je vais la voir, pour commencer. Mes émotions sont très éclectiques, ces temps-ci.  Je vis de grandes peines et de petites joies, toujours sur le banc de l'observateur...

l'observation fait mal, ces temps-ci, sans doute parce que je suis très mal assis...

Je suis mon anthropologue personnel. Je ressens ce que mon Autre ressent et tout semble encore nouveau. Que se passe-t-il dans ce crâne vieillissant...?

lundi 2 mai 2011

Le temps rattrape le temps... et l'envoie dans les cordes

Le deuil est un combat de tous les jours... Combat contre le temps, contre soi-même et contre les souvenirs.  C'est aussi un combat pour ne pas oublier, ce que j'ai de la difficulté à faire depuis deux ans.

Ma mémoire flanche, ma concentration diminue de jour en jour.  J'ai de la difficulté à entretenir un conversation plus que 10 minutes.  Après ce temps, j'ai des fourmis dans les doigts, je commence à être étourdi et ma vision se dédouble.  L'oubli est une chose atroce.  Oublier sa vie, mais aussi oublier de vivre.

Je viens de voir un épisode de Scrubs où l'un des personnages perd son frère atteint de leucémie.  Il n'arrive pas à se faire à l'idée et on le voit accompagné de ce frère tout au long de l'émission, alors qu'il est mort.  Il est difficile de concevoir un tel événement, même s'il se produit devant nous.  On ne veut pas laisser partir l'être aimé, parce que si on le fait, on accepte l'idée qu'on ne reverra plus jamais cette personne, qu'on ne pourra plus la toucher, sentir son parfum, la regarder dans les yeux, rire ou pleurer en sa compagnie.

Ce qui me ramène à ce que j'ai vécu avec Julie.  J'en ai parlé un peu avec un ami hier, et aujourd'hui, il y a cet épisode où le personnage prend finalement conscience, à la fin, qu'il ne va pas à l'anniversaire de son fils, mais à l'enterrement de son frère.  Ça a fessé comme un coup de bâton de golf dans les couilles.  Seulement, je semble encore totalement détaché des émotions que je ressens, comme si deux personnes habitaient mon corps: celui qui souffre toujours, et l'autre qui observe froidement comment la réaction évolue dans le système.  Je suis ce deuxième, ces temps-ci.  Et je ne sais pas comment retourner vers l'autre, ni comment l'aider à mieux se sentir.  Je vogue tout simplement dans le temps, blasé du murmure de la ville, en proie à une torpeur morbide accentuée par la douleur physique.  Prisonnier d'une toile d'araignée faite de barbelés, j'arrête de me débattre pour un temps, juste pour voir la grosseur de l'araignée prête à me dévorer vivant.

C'est un peu pourquoi j'ai écrit ce poème.

Je sais qu'il ne faut pas laisser la pourriture s'installer.  Sait-elle qu'elle n'est pas la bienvenue ici?  Je vais devoir lui dire ma façon de penser, mais pour le moment, il y a une brèche dans la coque, l'abordage a mal commencé.